Archive de la catégorie 'Carnet de route'

jan 09 2010

Tour du monde à vélo : Les gamins dans les villages

Catégorie Carnet de route


MAROC

Les gamins. Dans les villages, lorsqu’ils sont en groupe, ça dégénère souvent, et ça dans tous les pays que nous avons traversés. Il vaut mieux filer ou s’arrêter près d’un groupe d’adultes. Ils viennent autour de moi et la conversation s’engage : « Donne-moi dirham ». « Non ». « Donne-moi stylo ». « Non ». « Donne-moi… », il réfléchit cherchant le mot en français, « … bicyclette ». Y a rien à répondre, il vaut mieux continuer à pédaler. Dans cette montée, impossible de les distancer. En marchant ils vont plus vite que moi ! Des adultes, il n’y en a pas alors il faut essayer d’avoir des yeux derrière la tête. Les gosses touchent à tout ce qu’ils peuvent. Malgré mes protestations qui ne déclenchent que des ricanements et des quolibets en arabe, le grand jeu est de se jeter à plat ventre sur ma remorque. A chaque fois, je suis déséquilibré et je dois m’arrêter. Les gamins décampent immédiatement et se postent hilares, quelques mètres plus loin. Inutile de parler couramment arabe pour savoir qu’ils me jettent des noms d’oiseau à la figure. Le manège dure ainsi quelques centaines de mètres avant que je ne croise un groupe de femmes assises sur le bord de la route. Elles font dégager les gamins qui partent m’attendre un peu plus loin.
Arrivé à la hauteur du terre-plein derrière lequel ils ont disparu, je me doute de ce qui va m’arriver. Une première pierre déboule de ma droite, suivie par une autre beaucoup plus grosse. Les pierres sont jetées au ras du sol, je me rassure en me disant qu’ils ne veulent pas vraiment me toucher… Dire que deux kilomètres avant, lorsque nous nous sommes arrêtés, les enfants venaient regarder nos vélos curieux à grand renfort de sourires et de « Bonjour Msiou ». Il y a même une petite fille qui est venue nous proposer de l’eau.

jan 02 2010

Tour du monde à vélo : Notre départ de Marrakech

Catégorie Carnet de route


MAROC – Marrakech

Nous voilà partis de Marrakech sur les mêmes vélos que ceux qui nous ont accompagnés il y a six mois sur la Route de la Soie.
Cette fois-ci, nous ne pédalons pas sous les températures négatives. Il fait relativement doux et nous n’allons pas connaître un hiver froid puisque nous mettons le cap au sud.
C’est parti pour le début de ce deuxième périple !

velo a Marrakech;

nov 27 2009

Tour du monde à vélo : Nous voilà partis !

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Nous sommes actuellement au Maroc. Nous avons atterri le lundi 23 novembre à Marrakech au Maroc, pour quatre mois en Afrique de l’Ouest. Nous allons remonter sur nos vélos pour rejoindre la côte à Essaouira, puis nous longerons le bord de mer jusqu’à Dakar, traversant ainsi le Sahara Occidental, la Mauritanie et le Sénégal.

Durant ces prochaines semaines, notre site Internet ne sera pas alimenté très régulièrement mais nous serons de retour en fin d’année pour le récit de nouvelles aventures.

A bientôt !

nov 12 2009

Tour du monde à vélo : Le Transsibérien

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RUSSIE, du 11 au 14 septembre 2009 – A bord du Transsibérien

Train mythique s’il en est, il relie Moscou à Vladivostok à l’extrême est du pays, 10000 kilomètres plus loin. Irkoutsk et le lac Baïkal se situent à mi-parcours et nombreux sont les touristes qui prennent le train entre Moscou et Irkoutsk avant de prendre le Transmongolien pour rejoindre Oulan-Bator, puis le Transmandchourien qui permet de rejoindre Pékin.
Il existe deux classes, parfois même une troisième plus luxueuse. Nous avons voyagé en classe 2 dite « Coupé » entre la frontière Russie-Mongolie et Irkoutsk et en classe 3 dite « Platzcard » entre Irkoutsk et Moscou. En « Coupé » les passagers sont dans des petits compartiments fermés de 4 personnes. En « Platzcard », la classe la plus populaire, tous les passagers d’un même wagon sont dans des petits box de 6 personnes et les box communiquent entre eux, les passagers circulant librement d’un box à l’autre par l’allée du wagon.
En montant à Irkoutsk, en plein cœur de la Sibérie nous avons mis les pieds dans un wagon où tous les hommes sont torses nus, arborant muscles énormes et tatouages impressionnants. Tous les passagers se mettent à l’aise en enfilant un jogging et des tongs, et l’ambiance est extraordinaire. Chaque nouvel arrivant se présente à ses voisins et les conversations s’engagent immédiatement. Les gens changent de place au gré des discussions, les magazines passent de main en main et les bouteilles de bière aussi. Et si quelqu’un fait des mots croisés, c’est tout le wagon qui est mis à contribution (nous n’avons pas trouvé l’ancienne monnaie française en 4 lettres commençant par L).

platzcard;

Dans chaque wagon il y a deux « steward » qui se relaient jour et nuit pour assurer la propreté des toilettes, placer les gens et leur donner draps et matelas. Le wagon est chauffé et à chaque extrémité trône un samovar dans lequel tout le monde vient puiser l’eau chaude nécessaire au thé ou aux aliments lyophilisés. Le train s’arrête une ou deux fois par jour et les passagers peuvent alors descendre une vingtaine de minutes sur le quai. Pendant ces pauses, des vendeurs ambulants se précipitent pour vendre vêtements, nourriture ou bibelots spécialités de la région traversée. Nous avons même croisé un direct Moscou – Oulan-Bator rempli de commerçants mongols qui s’étaient vraisemblablement rendus à Moscou pour vendre des marchandises importées de Mongolie. Avant de rentrer chez eux. Ils écoulaient leurs invendus carrément depuis le train !

vendeurs mongols;

Entre Irkoutsk et Moscou notre trajet aura duré 3 nuits et presque 4 jours pour 80 euros par personne.
Petite astuce pour les futurs voyageurs, pour un meilleur confort quand on voyage à 2 ; il vaut mieux prendre des couchettes superposées dans la partie du box où l’on est 4 (numéros entre 1 et 36), idéalement il vaut mieux éviter les box d’extrémités (numéros 1 à 4 et 32 à 36) pour ne pas subir le claquement des portes des toilettes et les odeurs de tabac des fumeurs qui se regroupent dans les zones entre les wagons. Les couchettes hautes sont les numéros pairs et les basses les numéros impairs (5 est sous 6, 7 est sous 8,…).
Bon voyage !

nov 01 2009

Tour du monde à vélo : Transsibérien :Prendre le billet de train à la frontière russe

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MONGOLIE, 2 septembre 2009 – Sükbaatar

A la frontière russe, nous décidons de rejoindre Irkoutsk par le train. Il est 16h lorsqu’on arrive à la gare de Sükbatar, mais il est prévu que le guichet n’ouvre qu’à 19h. Une dame nous dit qu’un train partira le soir-même vers 22h, alors on attend patiemment à l’extérieur.

Vers 18h, je rentre pour me mettre dans la file d’attente qui se forme avant l’ouverture du guichet. Olivier est à l’extérieur pour garder les vélos sans imaginer que je ne sortirai de la gare qu’au bout de deux heures et demi… Je suis seulement la troisième personne dans la file. La dame qui vient derrière moi ne compte pas se faire dépasser alors elle me serre de très près. Et c’est peu de le dire : cela signifie que nous nous touchons complétement. Elle a ses cuisses contre mes cuisses et quand elle n’a pas sa main sur mon épaule, c’est son coude qu’elle pose sur mon épaule !

Nous attendons comme ça une heure et demi, puis la guichetière vient s’installer, mais n’ouvrira qu’une demi-heure après. Les gens sont très calmes et ne s’énervent pas contre l’heure tardive d’ouverture, mais plutôt contre les resquilleurs qui tendent leur chance. 

Lorsque le guichet ouvre, c’est la cohue : la première personne de la file est soudain entourée de dizaines de mains qui veulent lui passer devant. Quand vient le tour de mon voisin, il jette son passeport en criant sa demande, puis sort de la file pour attendre 2 mètres plus loin. Après dix minutes, il force la foule pour aller récupérer son billet. C’est ensuite à mon tour. Je rentre complètement la tête dans le guichet, éloignant d’une main toutes les autres mains qui cherchent à me passer devant. Puis je tends à l’employer mon cahier sur lequel j’ai écrit en écriture cyrillique notre destination et où j’ai dessiné le nombre de personnes et de vélos. Elle commence à remplir de nombreux feuillets sur papier-carbone pendant que j’attends au milieu des cris. Puis au moment de payer, je tente de lui demander notre heure d’arrivée et comment on peut faire avec nos vélos puisqu’ils ne sont purement et simplement pas admis, mais elle ne veut pas prendre le temps de répondre. En plus, tous les gens qui attendent me bousculent pour me faire sortir. Je récupère passeports et billets de train et je sors de cette cohue, épuisée.

Dehors, il faut maintenant nuit mais la journée n’est pas terminée, et il va falloir trouver une solution pour mettre les vélos dans le train…  

oct 03 2009

Tour du monde à vélo : Invitation dans les yourtes

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MONGOLIE, août 2009

Les campements de yourtes, regroupant 4 ou 5 habitations (souvent les membres d’une même famille), parsèment la steppe. Très régulièrement lors de notre randonnée, nous atteignions de tels campements et mettions pied à terre pour nous y reposer. On nous invitait systématiquement à pénétrer à l’intérieur d’une yourte. La porte en bois est basse et l’intérieur sombre, surtout par temps de pluie car le toit est recouvert. Nous nous asseyions sur un des deux lits de part et d’autre de l’entrée et on nous servait une collation. La petite table et les tabourets au centre de la yourte servent uniquement lors des repas.

Une femme nous servait du thé mongol, accompagné souvent de morceaux de fromages très secs.

Parfois on nous proposait de boire l’alcool mongol issu de l’évaporation du lait de yak. Servi froid, ou chaud lorsqu’il vient d’être préparé, il fallait respecter la tradition. Attraper le petit bol tendu par le maître de maison, boire la quantité voulue (ne serait-ce qu’une petite gorgée), le rendre pour que l’homme le remplisse à nouveau avant de le tendre au voisin. Et ceci trois fois de suite. Le goût n’était pas fameux, mais ce n’était pas l’avis d’un de nos guides… Mais ça c’est une autre histoire !

sept 22 2009

Tour du monde à vélo : Les routes en Mongolie

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MONGOLIE, 28 juillet 2009

Pour rejoindre Tsetserleg à 450 Km de la capitale, nous avons emprunté un de ces minibus collectifs qui partent une fois pleins et qui arrivent quand bon leur semble en fonction des aléas mécaniques. Dans ces véhicules, il y a le plus souvent deux chauffeurs et un responsable bagages et passagers qui s’occupe de l’agencement, suivant le prix payé. A seize à l’intérieur, sans compter les enfants et les bagages, nous avons passé douze heures bien à l’étroit et secoué de tout côté. Les routes sont bitumées sur de petites portions. Le reste du temps, les véhicules suivent des traces secondaires parallèles à la route en construction. Ce sont des chemins boueux parsemés de trous et de cailloux.

Comme ces sentiers sillonnent les steppes, les troupeaux sont un obstacle supplémentaire pour les automobilistes. Des chèvres, des moutons, des chevaux ou des yaks sont à dégager du chemin à grands coups de klaxon. Et puis il y a les traversées de rivières. Comme il est prudent de s’arrêter pour étudier le niveau de l’eau et donc le passage le plus adapté, nous avons vu de nuit de nombreux véhicules longés les bords de la rivière, avant que l’un d’eux se lance. Un jour, le chauffeur de notre minibus enverra son fils se mouiller les cuisses pour une meilleure estimation.

Vous retrouverez dans le carnet de voyage sur la Mongolie, un trajet en minibus un peu plus long que prévu…

sept 18 2009

Tour du monde à vélo : Passage de frontière

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CHINE, 24 juillet 2009

C’est toujours une galère. Un moment stressant. Cette fois-ci nous devons en plus faire passer notre lapin en douce dans nos bagages.
Nous avons un peu de retard sur notre feuille de route et comme la frontière ferme le week-end et que nous sommes vendredi, nous devons nous lever à 4h00 du matin pour parcourir les 50 derniers kilomètres qui nous séparent encore du poste frontière. A 14h00 nous y sommes. On a tout prévu. Kitaï est caché au fond d’une sacoche avec au-dessus de lui des chaussettes sales anti-douaniers. La première chose à faire, évidemment, c’est de payer. Ici c’est un droit de passage qu’il faut régler à un militaire dans une guérite qui encaisse nos deux redevances et nous annonce ensuite « Bicycle no possible ». Comment ça « no possible » ? Et bien oui, le no man’s land ne peut pas être franchi à pied. Nous sommes à vélo ? C’est pareil qu’à pied. Et les motos, tiens au fait ? « Moto OK ». sic.
On argumente, on négocie, on pleurniche, rien à faire. On fait mine de battre en retraite. On ressort de la guérite, on enfourche nos vélos et on fonce quand même l’air de rien. Le garde lui, il a pas l’air de rien quand il dit « stop » avec son fusil qui nous barre la route… Bon, ben OK, comment on fait alors ? Et bien on se fait raquetter 5€ par personne pour mettre les vélos dans une jeep ou un bus « assermentés » qui font les allers-retours dans le no man’s land.
Le plus bizarre c’est que nos bagages restent dans le bus et sont inspectés sans nous par les douaniers pendant que l’on fait les formalités de sortie du territoire dans un bâtiment plus loin. Et que dire des formalités ! Pour rentrer dans le pays, ça semble assez logique que les douaniers soient pointilleux, mais pour en sortir, c’est un peu ridicule. La palme d’or revient au préposé à l’examen des passeports qui me fait tourner à gauche puis à droite pour inspecter mon visage sous différents angles tout en tenant ma photo d’identité à bout de bras pour comparer et être bien sûr que c’est moi sur la photo. La plaisanterie dure bien 5 minutes alors que pour les chinois et les mongols l’inspection dure 2 secondes. Puis, pour être bien sûr que c’est moi, il me demande « complete name ». Je vais pour lui répondre et puis je me dis « attend voir ». Je prends une grande inspiration et je lui déblatère d’une traite sans articuler et en français mes noms, prénoms, âge, profession. A la fin de ma tirade à laquelle il n’a rien compris je reste placide et très sérieux. L’air un peu dépité et comme tout le monde nous regarde, il n’ose pas me faire répéter et tamponne mon visa de sortie. Je sais, c’est pas très joli, mais ça fait partie des petits plaisirs de la vie.
Ensuite on attend notre bus qui passe l’inspection des bagages et en-avant pour les formalités mongoles. Les gens sont beaucoup plus souriants et agréables et le tout est expédié en 30 minutes. Seul hic, le moment où un douanier nous demande où se trouve la « West Guesthouse » d’Oulan-Bator que l’on a inventée et indiquée sur le formulaire comme étant notre adresse en Mongolie. « Euh… à l’ouest ». Tchouk, fait le bruit du tampon sur le bureau quand le douanier estampille notre visa et nous autorise à entrer dans le pays. Bon sang, ça y est, on est en Mongolie !

sept 16 2009

Tour du monde à vélo : Les militaires dans le désert de Gobi

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CHINE, 23 juillet 2009

A vélo sur les routes traversant le désert de Gobi, nous avons fait la connaissance avec les convois de militaires chinois. Un jour, pédalant dans ces étendues arides, nous avons vu arriver sur un axe perpendiculaire à notre route, un convoi de véhicules kakis. Arrivant lentement au croisement entre leur itinéraire et le nôtre, j’ai aperçu au loin un chinois tout menu se mettre au milieu pour me barrer la route. J’arrivai un peu sûre de moi, avec l’envie de m’imposer, comme on a bien appris à le faire dans ce pays.

C’est alors que le petit soldat armé a mis son bras en avant pour me refuser fermement le passage. Immobile et bien droit à quelques mètres de moi, je me suis arrêtée nette. Quelques instants plus tard, une fois le convoi passé, nous avons été autorisés à reprendre notre route.

Quelques kilomètres plus tard, d’autres camions militaires étaient cette fois-ci arrêtés, semblant attendre quelque chose. Peu de soldats autour, l’ambiance semblait paisible. Alors que je passais près d’eux, le militaire de garde sans doute perdu dans ses pensées, a été surpris de me voir surgir sans un bruit de derrière lui. Lui et ses trois collègues assis dans le fossé voisin ont attrapé leur mitraillette pour se défendre. Cool : c’est toujours rassurant de faire sursauter un militaire avec une mitraillette au poing…

sept 13 2009

Tour du monde à vélo : Soirée mongole

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CHINE, 22 juillet 2009

Un soir à vélo, en Mongolie Intérieure (région au nord ouest de Pékin) nous avons été tentés par un campement de yourtes en bord de route où il semblait se préparer les fêtes du Naadam, durant lesquelles les hommes pratiquent des jeux traditionnels (tir à l’arc, lutte, courses de chevaux). Le camp proposait des chambres d’hôtel dans des yourtes et comme une fête était prévue ce soir là, on s’y est arrêté, heureux de pouvoir assister à cet événement. Malheureusement cette fête n’était pas vraiment celle attendue. Nous avons eu droit à une danse chinoise puis à un défilé de « chanteurs » à la voie criarde, rien à voir avec les jeux espérés. Déçus, nous avons quand même apprécié les lâchers de montgolfières faites de papier de soie rouge. Très belles lueurs dans la nuit noire !

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