Archive de la catégorie 'Carnet de route'

sept 10 2009

Tour du monde à vélo : L’attaque de l’abeille tueuse

Catégorie Carnet de route


CHINE, 20 juillet 2009

On roule depuis quelques jours sur des routes de campagne magnifiques. Les champs multicolores bordent la chaussée et on croise souvent des apiculteurs qui vendent du miel au bord des routes. Mais qui dit miel dit aussi abeille.
Arrivé au sommet d’une colline, je sens un projectile qui s’écrase sur mon oreille. Le temps de me demander qui m’a jeté ce caillou, le caillou se coince entre mon oreille et la sangle de mon casque et, dans un bourdonnement impressionnant, me plante son dard dans le cartilage de l’oreille. Je pédale plus vite comme pour échapper à je ne sais quoi et puis j’ai vraiment trop mal alors je m’arrête et j’attends Claudine pour qu’elle m’hôte d’un doute :
- Dis donc, elle n’aurait pas laissé son dard dans mon oreille cette connasse ?
- Euh, le dard c’est le truc qui ressemble à une aiguille et qui se termine par une petite poche ?
- Oui.
- Et bien oui, elle t’a laissé son dard.
Opération chirurgicale. On a perdu depuis quelques temps notre pince à épiler. Qu’à cela ne tienne, Clau manie très bien la pince multifonction et en un seul essai me retire l’aiguille venimeuse.
Pendant deux heures la douleur irradiait dans toute la moitié droite de mon visage et je ne pouvais plus parler. Claudine, compatissante, m’a dit que ça lui faisait des vacances et que je faisais un peu le douillet à cause d’une petite abeille. Moi je suis sûr que c’était une abeille tueuse mutante.

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août 10 2009

Tour du monde à vélo : Nuit de tempête

Catégorie Carnet de route


CHINE, 29 juin 2009 – Désert du Taklamakan

Les oasis sont souvent bordés de hauts peupliers. Un soir nous avons demandé de planter la tente près d’une habitation, sous des peupliers. Dans la nuit, un bruit très fort nous a réveillés. Un vent violent annonçant l’orage secouait ces arbres : le bruit était terrifiant et nous craignions qu’une branche ne s’abatte sur notre tente. Dehors, sur la route un peu plus loin, les phares des voitures éclairaient d’une lumière trouble, à cause des puissants vents de sable.
Le lendemain nous nous attendions à voir le sable partout, mais non : ces peupliers avaient servi de barrière efficace contre les vents de sable.

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août 02 2009

Tour du monde à vélo : Le désert du Taklamakan

Catégorie Carnet de route


CHINE, du 25 juin au 5 juillet 2009 – Désert du Taklamakan

Avec une superficie totale de 340 000 km², il occupe une grande partie de la province du Xinjiang, soit presque 20% du territoire chinois. Avec un sous-sol plein de pétrole, il est la raison pour laquelle le gouvernement chinois considère la province comme stratégique. Il y a donc peu de chance de voir les ouïghours obtenir l’indépendance que beaucoup revendiquent et à l’instar du Tibet voisin, Pékin encourage l’émigration des populations Han afin de diminuer et d’émailler les revendications nationalistes d’un peuple qui devient minoritaire sur ses terres.
Pour extraire l’or noir, le gouvernement s’est lancé dans des travaux gigantesques comme seuls les chinois osent l’entreprendre : ils profitent de la proximité des hauts sommets enneigés du Pamir qui marquent les frontières avec l’Inde, le Pakistan ou le Tadjikistan pour irriguer le désert en créant des oasis grâce à d’énormes canaux bétonnés sur des kilomètres qui acheminent l’eau de la fonte des neiges.
Tout au long de notre trajet, nous avons assisté à la construction d’une nouvelle route et d’une voie ferrée dans lesquelles, chaque 500 mètres, sont prévus des ponts cadres pour permettre de faire passer les futurs canaux d’irrigation. Titanesque ! Ecologique ?

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août 01 2009

Tour du monde à vélo : Le marché aux bestiaux de Kashgar

Catégorie Carnet de route


CHINE, 21 juin 2009 – Kashgar

Dans chaque grande ville, le dimanche en général, se tient le marché. On y vend tout ce dont les gens ont besoin pour vivre et donc également des animaux. Vous pouvez acheter des poules, des lapins, des canards ou plus gros, des chèvres, des ânes ou des bœufs. Le spectacle des transactions vaut le coup d’œil : les hommes inspectent les bêtes, tâtent leurs jarrets ou observent leurs dents au milieu des cris de toute sorte. Les vendeurs peinent à regrouper leurs animaux et à éviter que ceux-ci se mélangent aux autres troupeaux. Les chèvres sont tenues en laisse, les bœufs et les ânes sont attachés à des pieux. Au matin on assiste au ballet des bétaillères, parfois des camions, parfois de simples motos sur lesquelles sont entassées des cages à poules ou quelques chèvres. Les hommes viennent décharger les animaux avec rudesse et se hâtent pour occuper les places les plus centrales. Et puis en fin de journée, c’est le manège inverse : les acheteurs amènent leur bétaillère et se démènent pour faire monter les animaux à l’intérieur au milieu des cris et la poussière. Nous avons été surpris de voir comment les vaches étaient chargées sur les plateformes des camions. Pauvres bêtes !

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juil 27 2009

Tour du monde à vélo : Notre programme en Chine

Catégorie Carnet de route


CHINE, du 10 au 25 juin 2009 – Kashgar

Arrivés en Chine par l’extrême ouest nous avons séjourné dans la ville de Kashgar environ quinze jours pour rédiger notre carnet de voyage, mais surtout pour qu’Olivier se refasse une santé. Un passage à l’hôpital de la ville confirma le diagnostique pulmonaire, mais les médecins voudront le garder en quarantaine. Après un test négatif de la grippe aviaire, nous avons dû tenir tête aux autorités chinoises pour que sa convalescence ait lieu à l’hôtel. L’aventure s’est bien terminée : vous aurez le récit détaillé dans le carnet de voyage sur le Xinjiang.
Avant de repartir en pleine forme, nous avons affiné notre itinéraire en choisissant finalement d’emprunter la route méridionale pour traverser le désert de sable du Taklamakan. Nous espérions, en faisant ce choix, avoir de beaux points de vue sur les montagnes plus au sud. Malheureusement les vents de sable réduiront considérablement notre visibilité.
Pour ce trajet à vélo entre Kashgar et Hotan nous avons dû nous organiser pour gérer les provisions en eau et en nourriture.
Ensuite avant de regagner la frontière mongole, nous rejoindrons Urumqi en bus couchettes, puis Jiayuguan pour voir l’extrême ouest de la muraille de Chine et Hohhot pour faire notre visa. Enfin nous remontrons sur nos vélos pour atteindre la frontière.

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juil 20 2009

Tour du monde à vélo : Où se laver ?

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KIRGHIZSTAN

En France, difficile pour moi d’envisager commencer une journée sans douche. Ici, et bien, c’est la semaine que nous essayons de commencer par une douche… J’exagère à peine car les douches sont inexistantes en dehors des grandes villes. Les gens se font chauffer de l’eau dans une théière pour se nettoyer sommairement chaque jour et il existe dans les villages un bain public où l’on peut se laver à la façon des hammams avec des bassines d’eau chaude.
Et puis de temps en temps il y a la rivière. Mais à 5°C, ce n’est pas le moyen le plus recommandé pour rester en bonne santé. Je l’ai appris à mes dépends.

juil 14 2009

Tour du monde à vélo : Où dormir ?

Catégorie Carnet de route


KIRGHIZSTAN

La plupart du temps, nous sommes sous la tente, mais parfois, sur le bord de la route, nous trouvons des petits hôtels souvent situés au dessus d’un restaurant. Inutile d’espérer trouver des draps propres ou une douche, mais c’est souvent pour nous le moyen d’éviter de monter et surtout de démonter la tente. On gagne ainsi une précieuse heure le lendemain matin.
Nous avons aussi fait appel au CBT par deux fois, quand, arrivés dans des villages, nous cherchions un endroit propre où dormir. Grâce au téléphone portable, en cinq minutes, ils nous aiguillaient vers une famille du village qui nous préparait à manger et nous hébergeait pour moins de 15 € à nous deux.
Et puis bien sûr, il y a les nombreuses invitations. Nous en acceptons certaines et parfois nous faisons des malheureux en refusant. Tantôt parce qu’on a envie de rester tous les deux sous notre tente, tantôt aussi parce que nous sentons que nous serons une charge pour nos hôtes qui nous invitent par politesse ou parce qu’ils sont musulmans et se doivent d’offrir l’hospitalité aux voyageurs de passage. Nous préférons donc partager un verre de thé et une collation en discutant pendant une heure, avant de reprendre nos vélos en quête d’un endroit où planter la tente.

juin 25 2009

Tour du monde à vélo : Premières impressions

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KIRGHIZSTAN, 15 mai 2009 – Och

Arrivés au Kirghizstan, nous avons passé une semaine à Och, ville de 300 000 habitants, pour organiser la suite de notre séjour dans ce pays, rédiger notre journal et mettre à jour notre site internet.
Notre visa est d’un mois et comme nous prévoyons 15 jours entre Och et la frontière chinoise, il nous reste la possibilité de faire une excursion à cheval dans les montagnes kirghizes. Aller à un lac en altitude comme nous le souhaitions initialement est impossible à cette époque : il y a trop de neige pour y accéder. Mais une randonnée dans la forêt et certains pâturages est possible.
En arrivant au Kirghizstan par Och, nous n’avons pas vraiment eu l’impression de changer de pays. On retrouve le même individualisme, le même sans-gêne avec, dès le premier jour, une voiture qui pousse nos vélos pour se garer à notre place et qui manque de casser la remorque avec son pare-choc ; puis des gens qui viennent nous parler en s’accoudant à nos vélos et en cherchant malgré notre refus à monter dessus pour faire un tour. Les rues sont elles aussi identiques, toujours aussi sombres et il faut être vigilant à la nuit tombée pour éviter de tomber dans les larges caniveaux et les bouches d’égout ouvertes. L’éclairage lui est différent, il est composé de guirlandes électriques qui traversent les rues et des enseignes lumineuses des restaurants. La ville est énormément touchée par des coupures d’eau et d’électricité. A l’hôtel il nous est arrivé de rester 24 heures sans eau !

juin 22 2009

Tour du monde à vélo : Rencontres avec les Ouzbeks

Catégorie Carnet de route


OUZBEKISTAN

Dès notre entrée sur le sol ouzbek, on nous a prévenus. Impossible de dormir ailleurs que dans des hôtels habilités à recevoir des touristes. Chaque nuit est consignée sur un bout de papier très officiel qu’on appelle « registration » et que nous devons conserver précieusement pour le présenter à notre sortie du territoire. Faute de quoi on serait en droit de nous réclamer 700 € d’amende par personne. Cette mesure vise apparemment à éviter que les touristes ne rentrent trop en contact avec la population non autorisée. A l’évidence, les voyageurs qui suivent les circuits organisés par les agences de voyage et les cars de touristes sont les bienvenus, les cyclistes autonomes le sont moins…

Nous avons joué le jeu pendant notre première partie de voyage dans les villes touristiques du pays, mais sur nos vélos, nous avons repris nos habitudes d’itinérants, et chaque soir nous allions demander l’autorisation de planter notre tente dans un jardin ou une cour, dans les villages que nous traversions. Personne bien sûr ne nous a jamais refusé cette autorisation et nous devions plutôt nous battre pour réussir à dormir sous notre toile de tente et non pas dans la maison du propriétaire des lieux. Tous ces soirs ont été l’occasion d’échanges et de conversations animées, où nous avons mis en pratique les rudiments de russe que nous avions acquis, car personne, mais alors vraiment personne ne parle anglais.

Un soir dans la vallée du Ferghana, Claudine repère un emplacement qui nous paraît idéal. Plat, en contrebas de la route et très proche des habitations, ce petit coin de terre non cultivé ne semble attendre que nous. Un homme coupe du bois non loin de là et il me donne la permission de camper là. Il vient assister au montage de notre « mini-yourte » et il est très vite rejoint par les curieux qui passent sur la route. Les voitures s’arrêtent et les passagers s’approchent, contemplent puis repartent. Des groupes d’hommes, de femmes et d’enfants se forment puis se déforment. Les gens nous prennent en photos et appellent par téléphone toutes leurs connaissances pour venir nous voir. Ils sont parfois plus de 20 à nous observer. Tour à tour une personne se détache du groupe et vient nous interroger sur notre parcours, notre nationalité ou notre âge et nous inviter à dormir dans sa maison. Chaque fois nous insistons pour rester sous notre tente : elle repart alors raconter ce que nous avons dit au reste du groupe. On entend alors notre histoire racontée, parfois même par téléphone, à un public toujours admiratif. Deux fois des hommes nous tendent un téléphone. A l’autre bout du fil une de leurs connaissances qui parle français, enfin qui a suivi 3 ou 4 leçons il y a 20 ou 30 ans… Ca donne des situations comiques. Et puis une fois leur curiosité satisfaite, les gens repartent. Certains reviennent quelques minutes plus tard avec une assiette ou un bol de lait, de confiture, un morceau de pain frais ou des fruits du verger. Un homme nous offrira même une serviette de bain… Tous ces gens que nous avons rencontrés dans les campagnes sont curieux et accueillants : ils ne nous réclament rien, ne veulent rien nous vendre. Ils sont justes contents et étonnés de rencontrer des cyclistes français et nous avons passé des moments authentiques en leur compagnie. On aurait bien eu tort de rester coincer dans nos hôtels.

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juin 21 2009

Tour du monde à vélo : La police

Catégorie Carnet de route


OUZBEKISTAN – La police

Honnêtement on s’attendait à être plus ennuyés.

Dans Tachkent, aucun contrôle, hormis dans le métro, lieu stratégique s’il en est ,puisque certaines galeries servent également d’abris antiatomiques pour la ville.

A vélo, nous sommes arrêtés à presque tous les barrages routiers, le plus souvent pour satisfaire la curiosité des policiers ou des militaires en faction. Notre parcours provoque souvent des exclamations admiratives et on n’a jamais eu de problème.

En voiture lors de nos excursions, nous avons par contre constaté qu’il n’en est pas de même pour les Ouzbeks. Dans les taxis collectifs, chaque barrage (et ils sont nombreux) est le moyen d’obtenir un petit billet (souvent 1000 SUM) de la part du chauffeur, sorte de taxe de transport en somme. Les passagers, eux, sont laissés tranquille. On trouve également beaucoup de policiers équipés de radars. Là encore ils sont le prétexte à extorquer quelques billets aux contrevenants. On n’est même pas sûr qu’il y ait des piles dans leurs radars… Les automobilistes ne se formalisent pas d’être arrêtés. Ils sortent de leur voiture avec un grand sourire et vont directement serrer la main du policier qui les a arrêtés. S’ensuit une petite discussion cordiale que l’on pourrait croire être celle de deux amis de longue date. Le tout se conclut souvent par une nouvelle poignée de main avec cette fois un billet plié en quatre qui passe d’une paume à une autre.

Un de nos chauffeurs s’est fait « flasher » entre Khiva et Boukhara au nord ouest du pays. Il ne l’avait pas volé puisque depuis deux heures il roulait à plus de 160 km/h sur des routes défoncées. Il est sorti de la voiture, a traversé la chaussée et est allé discuter avec le policier qui l’avait arrêté. On l’a vu s’accroupir derrière le capot de la voiture de police puis se relever, serrer la main du policier et revenir vers nous avec un sac en plastique qu’il a chargé dans le coffre de notre voiture. Il expliquera aux autres passagers qui nous traduiront, qu’il a été chargé en guise d’amende de livrer le sac rempli de poissons à quelque ami du policier. Lesquels poissons devaient eux-mêmes être l’amende d’un précédent automobiliste…

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