juin 22 2009

Tour du monde à vélo : Rencontres avec les Ouzbeks

Catégorie Carnet de route


OUZBEKISTAN

Dès notre entrée sur le sol ouzbek, on nous a prévenus. Impossible de dormir ailleurs que dans des hôtels habilités à recevoir des touristes. Chaque nuit est consignée sur un bout de papier très officiel qu’on appelle « registration » et que nous devons conserver précieusement pour le présenter à notre sortie du territoire. Faute de quoi on serait en droit de nous réclamer 700 € d’amende par personne. Cette mesure vise apparemment à éviter que les touristes ne rentrent trop en contact avec la population non autorisée. A l’évidence, les voyageurs qui suivent les circuits organisés par les agences de voyage et les cars de touristes sont les bienvenus, les cyclistes autonomes le sont moins…

Nous avons joué le jeu pendant notre première partie de voyage dans les villes touristiques du pays, mais sur nos vélos, nous avons repris nos habitudes d’itinérants, et chaque soir nous allions demander l’autorisation de planter notre tente dans un jardin ou une cour, dans les villages que nous traversions. Personne bien sûr ne nous a jamais refusé cette autorisation et nous devions plutôt nous battre pour réussir à dormir sous notre toile de tente et non pas dans la maison du propriétaire des lieux. Tous ces soirs ont été l’occasion d’échanges et de conversations animées, où nous avons mis en pratique les rudiments de russe que nous avions acquis, car personne, mais alors vraiment personne ne parle anglais.

Un soir dans la vallée du Ferghana, Claudine repère un emplacement qui nous paraît idéal. Plat, en contrebas de la route et très proche des habitations, ce petit coin de terre non cultivé ne semble attendre que nous. Un homme coupe du bois non loin de là et il me donne la permission de camper là. Il vient assister au montage de notre « mini-yourte » et il est très vite rejoint par les curieux qui passent sur la route. Les voitures s’arrêtent et les passagers s’approchent, contemplent puis repartent. Des groupes d’hommes, de femmes et d’enfants se forment puis se déforment. Les gens nous prennent en photos et appellent par téléphone toutes leurs connaissances pour venir nous voir. Ils sont parfois plus de 20 à nous observer. Tour à tour une personne se détache du groupe et vient nous interroger sur notre parcours, notre nationalité ou notre âge et nous inviter à dormir dans sa maison. Chaque fois nous insistons pour rester sous notre tente : elle repart alors raconter ce que nous avons dit au reste du groupe. On entend alors notre histoire racontée, parfois même par téléphone, à un public toujours admiratif. Deux fois des hommes nous tendent un téléphone. A l’autre bout du fil une de leurs connaissances qui parle français, enfin qui a suivi 3 ou 4 leçons il y a 20 ou 30 ans… Ca donne des situations comiques. Et puis une fois leur curiosité satisfaite, les gens repartent. Certains reviennent quelques minutes plus tard avec une assiette ou un bol de lait, de confiture, un morceau de pain frais ou des fruits du verger. Un homme nous offrira même une serviette de bain… Tous ces gens que nous avons rencontrés dans les campagnes sont curieux et accueillants : ils ne nous réclament rien, ne veulent rien nous vendre. Ils sont justes contents et étonnés de rencontrer des cyclistes français et nous avons passé des moments authentiques en leur compagnie. On aurait bien eu tort de rester coincer dans nos hôtels.

registrationouz

One response so far

1 commentaire à “Tour du monde à vélo : Rencontres avec les Ouzbeks”

  1. baptle 23 juin 2009 à 7:14

    Qui est l’ouzbek ?

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