mai 27 2009

Tour du monde à vélo : Obtenir le visa kirghize

Catégorie Brèves


OUZBEKISTAN, le 16 avril 2009 – TACHKENT

Les visas. Ca reste pour nous la bête noire du voyage. Depuis le refus iranien, c’est notre hantise et ça doit se sentir parce qu’on a la poisse. Chaque fois que l’on se présente dans une ambassade, on est dans un état de stress indescriptible. Nous voici en quête du visa Kirghize, réputé facile à avoir et peu cher. Avant. Aujourd’hui peu cher ça veut dire 110 $ par personne pour l’avoir en 3 jours. Auvergnat oblige, je penche pour l’option la moins chère en 5 jours à moitié prix. On arrive assez facilement à remplir le formulaire, on a toutes les pièces demandées et lorsqu’il faut s’acquitter du montant du visa et que le guichetier nous indique la banque à laquelle il faut s’adresser pour effectuer le paiement, on la trouve sans difficulté. Notre dossier est donc tamponné et après négociation, nous arrivons à conserver nos passeports pendant le temps de l’examen de notre dossier (les 5 jours en question) et rendez-vous est pris pour le mercredi suivant, pour déposer les passeports le matin et les récupérer avec le visa le soir. Ca roule.
Sauf que mercredi suivant, nos passeports sont bloqués au consulat chinois… Quand nous les récupérons, il est trop tard pour aller au consulat Kirghize. J’attends donc le lendemain pour me présenter aux aurores devant la grille du consulat. Levé à 6 heures, après 30 mn de taxi, je suis devant la grille et le gardien me désigne un écriteau qui dit que le jeudi le consulat est fermé. Après discussion en anglais-russe-francais-aveclesmains, il me fait comprendre que ça serait une bonne idée d’attendre jusqu’à 10 heures que le consul se pointe. A 11 heures ; le consul se pointe. En fait le consul c’est notre guichetier du vendredi. Il doit avoir mon âge tout au plus et arrive avec son chauffeur au volant de sa grosse bagnole aux vitres teintées. Il m’ignore et rentre dans son bureau puis en ressort 30 mn plus tard. Le gardien lui explique mon problème et il répond en continuant à marcher et sans un regard pour moi « Niet ». Après tout c’est fermé, je ne peux pas me plaindre.
Je me représente donc le lendemain à nouveau à 7heure 30 du matin. Cette fois-ci le gardien est beaucoup moins sympa et me dit de revenir dans l’après midi. Ca ne sent pas bon. Je lui désigne le panneau avec les horaires d’ouvertures que je connais maintenant par coeur et lui montre que le consulat est censé être ouvert le vendredi matin dès 10 heures. Rien à faire, il faut revenir l’après midi. Je m’éloigne un peu et décide quand même de revenir à 10 heures pétante pour essayer de coincer le consul et l’attendrir sur notre sort : ca fait une semaine qu’il a notre dossier et on compte bien prendre un avion à 17 heures ce soir pour rejoindre Noukous au nord du pays. A 10 heures, il y a une petite foule amassée devant la grille et le problème est le même : pas de consul ce matin, revenez à 15 heures. Ca se complique. J’appelle Claudine et on décide de faire comme ci ça allait marcher et de se pointer tous les deux avec nos bagages devant la grille du consulat à 14h30. La méthode ouzbek en somme.
14h30, devant une petite foule amassée, la nouvelle tombe, le consul est malade pas de visa aujourd’hui. Cris de révoltes dans la foule, plusieurs étrangers et des ouzbeks, tout le monde s’agite et certains abandonnent. Nous, rien à foutre on partira pas de devant la grille. Et puis miracle l’adjoint du consul appelle au téléphone le gardien et lui dit de nous faire rentrer seulement nous deux. On passe devant tout le monde et on se retrouve devant l’adjoint, on lui explique notre problème, on feint de ne pas comprendre les mots « today not possible » et on insiste à plus en finir. On est rejoint par un Allemand avec un passeport diplomatique qui fait lui aussi le forcing, il nous explique que le consul est malade au moins un jour par semaine et nous encourage à ne rien lâcher. Il arrive à avoir son visa fait dans la minute pendant que nous on fait toujours le siège du mini-bureau du consul. L’adjoint nous recommande de revenir lundi, on lui sort le coup de l’avion, il insiste alors pour qu’on fasse le visa à notre retour sur Tachkent, on lui affirme donc qu’on ne repassera pas à Tachkent. Un ange passe. Il prend son stylo et nos passeports et en moins de 10 mn les visas sont faits. Il est 15h30, l’avion décolle à 17h et on n’a pas les billets. L’allemand qui a suivi notre histoire avec amusement nous emmène dans sa voiture à l’aéroport et moyennant un petit bakchich on arrive à trouver une place dans l’avion malgré les « no place today. Finish » de nos deux premiers interlocuteurs. Il faut se battre ici !!!
Le hic, c’est que dans son empressement l’adjoint à cocher par erreur une mauvaise case sur le visa de Claudine et on va donc devoir batailler ferme à l’entrée et à la sortie du Kirghizstan. On est rôdé.
Les visas chinois, c’est une toute autre affaire. On pourrait en faire un long métrage, et on réserve l’anecdote pour un futur numéro de notre carnet de voyage qu’on intitulera « les trucs les plus fou qui nous sont arrivés ». On le publiera une fois sortis du territoire chinois…

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3 responses so far

3 commentaires à “Tour du monde à vélo : Obtenir le visa kirghize”

  1. Marie-Madeleinele 27 mai 2009 à 7:38

    Félicitation pour votre détermination et votre patience !!!!

  2. LESCOTle 27 mai 2009 à 8:13

    super ce voyage malgré lesdifficultées et lenteurs administratives.
    La vie n’est pas un long fleuve tranquille et il faut se battre sans arrêt pour avancer.

  3. Viole 27 mai 2009 à 8:17

    visez-moi ça, vivent les visas !

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