A Nouveau Sur La Route

KIRGHIZSTAN – Les gens qui collent
Chez nous il existe une sorte d’espace de liberté, une zone autour de nous qui nous appartient. Quand vous discutez avec quelqu’un, votre interlocuteur se tient à une distance suffisante pour respecter votre « espace de liberté ». Quand vous marchez dans la rue chacun respecte instinctivement la zone des autres. Et bien ici non. Ce fameux espace n’existe pas. Les gens vous frôlent en permanence. Quand vous marchez vous sentez parfois le souffle de celui qui vous suit sur votre nuque. Pour croiser quelqu’un dans un espace réduit, inutile de s’attendre à ce que la personne vous laisse passer, pourquoi faire ? Il suffit de se croiser en se plaquant l’un contre l’autre, ça passe. C’est très surprenant au début et puis on s’y fait.
Le plus gênant c’est au guichet de la banque quand on vous tend vos billets et que de part et d’autre, vous avez 3 ou 4 personnes agglutinées contre vous qui recompte avec vous la somme que le banquier vient de vous remettre !

KIRGHIZSTAN, 29 mai 2009 – Och
A Och, le meilleur taux de change ne s’obtient pas dans les banques mais auprès des changeurs du bazar. Tout ce qu’il y a de plus officiels, ces changeurs disposent de guérites alignées en rang d’oignon dans une même rue. A en croire notre guide de voyage il fallait prendre soin de comparer les taux, chaque changeur fixant librement le prix auquel il achète vos devises. Consciencieusement, nous avons épluché les écriteaux des cinquante boutiques pour constater qu’il pouvait y avoir effectivement des différences. Le dollar s’achetait ici 43,15 som alors qu’à côté on ne l’achetait qu’à 43,10 som. 0,05 som d’économie par dollar, sacrée économie !
Un jour où nous devions changer 200 $, je me dirige vers une guérite pour changer mon argent. Le type ne me donne que des grosses coupures de 1000 som (environ 20 €) et je lui demande de me donner des plus petites coupures. Il se met à hurler « No, only 1000 som ». Il a hurlé tellement fort que tout le monde à l’extérieur s’arrête et regarde ce qui se passe. Je réitère calmement ma demande et il se remet à me hurler dessus la même phrase. Avant ce voyage, je pense que j’aurai tourné les talons, mais comme ça fait quelque temps qu’on voyage et que l’on a observé la façon de faire des gens, je me suis penché par-dessus son comptoir, je lui ai désigné la pile de billets de 200 som qui trônait évidemment sur son bureau et je lui ai hurlé dessus « Yes, 200 som ». Sans un mot il m’a donné ma monnaie et s’est replongé dans la lecture de son journal.

KIRGHIZSTAN, 28 mai 2009 – Och

En Ouzbékistan, nous n’avions pas trouvé de distributeur d’argent pour carte VISA. Nous allions dans les banques demander des dollars moyennant une commission d’environ 3 %. Ensuite nous changions petit à petit nos dollars en soums dans la rue, car le taux officiel était nettement moins intéressant.
Ici au Kirghizstan il y a des distributeurs donnant dollars ou argent local, les soms, mais ils ne délivrent que de petites quantités à la fois. Comme à chaque retrait nous avons en plus une commission fixe et un pourcentage du montant du retrait à payer à notre banque en France, il est moins avantageux pour nous de retirer plusieurs fois.
Avant de partir de Och en direction de la Chine nous voulions retirer 1500 dollars pour la fin du Kirghizstan et le début du pays suivant. Les retraits au distributeur n’excédant pas 200 $, nous sommes entrés dans une banque pour essayer d’obtenir notre montant en un seul retrait.
Au guichet concerné, la dame nous dit qu’hélas ! il n’y a pas de dollars dans cette banque, mais nous propose des soms. Olivier, très calme, refuse et attend. Deux minutes plus tard, elle revient en nous proposant des soms qu’elle pourra ensuite nous changer en dollars. « Ca vous va ? – Non toujours pas, on veut des dollars. – Bon d’accord », en sortant sa machine, « et combien ? – 1500 $. – D’accord, 1500 $ », crie-t-elle à sa collègue pour qu’elle lui amène l’argent.
Merci la confidentialité ! Toutes les personnes de la file d’attente se tournent vers nous. Il faut dire que ce montant correspond presque à deux fois le salaire annuel moyen dans ce pays…
Ici la confidentialité n’existe pas vraiment et il ne faut pas s’attendre à ce que le client suivant soit derrière une ligne jaune. Il est par-dessus votre épaule et vous bouscule pour vous passer devant. Il faut jouer des coudes pour bien rester face au guichet : malgré cela il parviendra toujours à gémir sa demande au guichetier. Il faut se battre ici et ne rien lâcher pour parvenir à ses fins…

KIRGHIZSTAN, 27 mai 2009 – Arslanbab
Voici en images la préparation des Manty, raviolis ouzbeks et kirghizes. J’ai passé une après-midi à Arslanbab avec Fatima et sa maman pour observer toutes les étapes, de la conception jusqu’à la dégustation.

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KIRGHIZSTAN

Les manty sont un genre de raviolis à la viande. Des photos illustrant la préparation vont suivre car j’ai écrit cette recette en observant une famille.
Ingrédients :
Pour la pâte : un quart de litre d’eau, un petit tas de sel et environ 250 g de farine de blé (valeur estimée car ils n’avaient pas de balance…).
Pour la préparation : 2 pommes de terre, 3 oignons, quelques mini-dés de viande, du sel et du cumin
• Dans un saladier, mélanger farine, sel et eau et malaxer le tout pour obtenir une pâte homogène. La laisser reposer.
• Pendant ce temps, laver les pommes de terre. Puis hacher les oignons et les pommes de terre en morceaux très fins. Déposer-les dans un saladier avec les morceaux de viande et saupoudrer de sel et de cumin. Mélanger le tout.
• Etendre la pâte avec un rouleau à pâtisserie (ou un manche à balai) pour la rendre très mince. Couper-la en carrés de mêmes dimensions. Déposer sur chaque carré un peu de la préparation précédente. Pour fermer, joindre les sommets des diagonales, puis deux sommets consécutifs.
• Les faire cuire à la vapeur 45 min. Les saupoudrer d’aneth avant de servir.

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KIRGHIZSTAN
C’est notre coup de gueule. Nous sommes dans des pays musulmans où la nudité pour les hommes et pour les femmes n’est pas habituelle. Jamais vous ne verrez un homme en short ou une femme en débardeur. C’est comme ça.
Et bien, y compris dans des lieux saints, on croise fréquemment des petits groupes de touristes qui, au premier rayon de soleil, mettent un point d’honneur à sortir leurs tongs et leur short le plus court. Quelle opinion voulez-vous que les gens se fassent des occidentaux, pire encore des femmes occidentales, quand ils les voient se promener en minishorts moulants et en débardeurs qui gonflent les poitrines et laissent les nombrils à l’air. Même en France, certaines tenues nous auraient paru indécentes, mais là c’est carrément déplacé.
La palme revient aux Russes qui osent tout, mais on est sûr qu’un de ces jours on va tomber sur un petit groupe de français…

… ARRETE UNE CENTAINE DE MOUTONS ?

KIRGHIZSTAN, 27 mai 2009 – Jailoo près d’Arslanbab

Un matin, nous prenons le petit-déjeuner dehors, dans un pâturage de montagne. Notre campement n’est pas encore rangé et nous savourons notre café sous les rayons du soleil. Soudain nous entendons des bêlements qui semblent se rapprocher rapidement. J’ai à peine le temps de regagner la tente qu’un immense troupeau de moutons est face à moi. Notre tente se trouve hélas ! sur leur passage. Je me mets donc au travers de leur route pour éviter qu’ils piétinent nos affaires et contournent plutôt la tente. Surprise, la centaine de moutons s’arrête net et m’observe en bêlant, ne sachant quelle décision prendre. Moi aussi, je les observe mais je ne suis pas prête à céder, nous avons tellement de matériel précieux dehors autour de notre campement !
Finalement, estimant ne pas avoir suffisamment de place pour passer, les moutons changent brutalement de direction, un peu perdus.
La prochaine fois, nous ferons attention à l’endroit où nous plantons notre tente pour éviter de perturber le trajet des animaux…

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KIRGHIZSTAN, du 25 au 27mai 2009 – Dans les environs d’Arslanbab
Voici en images nos trois jours de randonnées dans la forêt et la montagne kirghizes.

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KIRGHIZSTAN, 25 mai 2009 – Dans les environs d’Arslanbab

KIRGHIZSTAN
On a beaucoup aimé le concept et sa mise en œuvre. Bien sûr nous n’avons eu qu’un aperçu mais cette initiative nous a paru très intéressante. A la fin des années 90, le pays s’engluait dans les crises financières et la situation économique était catastrophique. Pour essayer de donner un peu d’air à l’économie, le gouvernement a donc cherché à développer le tourisme de nature. Le CBT (Community Based Tourism) est né d’un projet de développement suisse nommé Helvetas. L’idée est simple : mettre directement en contact les touristes avec les kirghizes sans intermédiaire. Des volontaires sont donc venus pendant plusieurs années pour apprendre à des familles les « normes » d’hygiène que les touristes occidentaux attendent quand ils vont dormir quelque part. Ils ont donné des cours d’anglais et formé des guides et des cuisiniers là encore en insistant sur les mœurs occidentales et sur les besoins de nos intestins (eau purifiée, couverts pour manger et plein de petits détails qui ne sont pas du tout familiers des kirghizes). Les familles et les guides se sont regroupés en bureaux et le pays compte ainsi plusieurs bureaux présents dans les régions les plus touristiques. La gestion de chaque bureau est assurée par un coordonateur et les prix très raisonnables sont fixes : telle somme pour un guide à la journée, telle somme pour louer un cheval, telle somme pour un repas ou une nuit en Bed and Breakfeast,…
Après avoir mis en place le projet, les suisses se sont retirés et les CBT sont maintenant entièrement gérés par les Kirghizes. Eux seuls décident des nouvelles prestations qu’ils veulent développer ou de la façon d’administrer leurs bureaux.
Nous avons fait appel au CBT d’Arslanbab pour partir trois jours à cheval dans les montagnes et nous n’avons pas regretté. Nos accompagnateurs ont été aux petits soins, tout était très bien organisé et nous avons payé 37 € par jour et par personne pour partir avec trois chevaux, un guide, un cuisinier et un palefrenier !
Nous qui gérons toute notre intendance depuis des mois, quand le soir venu notre seul travail était de monter notre tente avant de nous mettre les pieds sous la table, ça nous a fait drôle !