Apres notre excursion a Cuzco en bus, nous avons retrouve nos velos laisses a Puno. Et c est parti pour la derniere etape de ce voyage : dans une semaine, nous serons au bord de l ocean ! Nous avons 3850 metres de denivele a descendre, mais il ne va pas y avoir que des descentes… On monte encore !
L’Amérique du Sud c’est Le continent des cyclistes. On en croise partout. Souvent des couples comme nous, parfois des copains garçons ou filles qui pédalent du Nord au Sud ou du Sud au Nord. On savait que c’était une destination prisée des cyclotouristes mais on était loin de penser que c’était à ce point une autoroute ! En 1 an sur les pistes africaines nous avons croisé 2 cyclistes alors qu’ici c’est presque chaque jour que nous croisons 2 cyclistes. On est tellement nombreux que certains ne s’arrêtent même pas lorsque nous nous croisons. A peine un petit signe de la main. Pour l’aventure et l’originalité ce n’est définitivement pas l’Amérique du Sud qu’il faut choisir !
A Cuzco, nous avons séjourné dans une auberge dédiée aux cyclistes, l’Hôtel Estrellita, que nous avaient indiqué deux Autrichiens que nous avions croisés sur la route. Véritable point de ralliement des cyclotouristes, nous avons trouvé là-bas pas moins de 22 cyclistes qui venaient de toutes les directions. Idéal pour obtenir des infos sur les trajets que d’autres ont déjà empruntés, un peu moins pour l’authenticité des rencontres car, un groupe de cyclistes qui discutent, c’est un peu comme un groupe de 4×4 qui se croisent sur les pistes du Sahara : c’est à celui qui pisse le plus loin. Chacun, même celui qui voyage depuis 3 semaines, crie plus fort que l’autre pour raconter à quel point il est un aventurier, à quel point il va vite, à quel point son matériel est mieux adapté au voyage, à quel point des pneus 1.6 sont bien mieux, c’est évident, que des 1.8… Nous, comme on n’y connait rien au vélo, aux 1.8 et qu’on n’a pas d’aventures à raconter sur l’Amérique du Sud, on s’est fait tout petit et on s’est rapproché d’un autre couple qui se faisait discret. Nous avons découvert Julie et Jean-Baptiste, deux clermontois pour 6 mois de vélos en Amérique du Sud. Nous sommes d’ailleurs partis ensemble, entre auvergnats, visiter le Machu Picchu. Petit budget oblige, nous n’avons pas pris le train de luxe spécial touristes et avons opté pour un trajet en bus puis taxi par des routes plutôt vertigineuses…
Sur les bords du lac Titicaca, là où les routes sont planes, sans col, sans vallée, on croise partout des transporteurs à vélo. Des hommes conduisent des sortes de triporteurs qui servent à transporter marchandises ou passagers. Et comme il y a partout des rickshaws venus d’Inde ou de Chine, on a parfois l’impression d’avoir changé de continent !
Depuis Buenos Aires, nous avons parcouru 3000 kilomètres. Et une deuxième crevaison… Les cactus et autre arbre à longues épines donnent du fil à retordre aux pneus d’Olivier. Philippe n’est à présent plus là pour dépanner Olivier, qui a dû acheter ses propres rustines.
En Bolivie, nous avons fait une cure de fruits et surtout de jus de fruits naturels. Nous raffolons des vendeurs ambulants dans les villes qui proposent des jus d’oranges pressées et des kiosques multi-jus. Nos préférés : fraise, banane, carotte, raisin. Nous nous arrêtons aussi manger un sandwich-maison : ici à La Paz, le hamburger œuf-avocat-tomate-oignons. Un délice !
Après cette traversée de la Bolivie du Sud au Nord, nous voici arrives à La Paz, une ville gigantesque et tentaculaire accrochée à la montagne. Nous allons y rester quelques jours pour nous reposer après l’épreuve pénible des montagnes et du vent. Ensuite, cap sur le Pérou à une centaine de kilomètres.
Dans la Cordillère des Andes, les cols ne manquent pas : nous montons pour descendre et remonter encore. Et tout ça entre 2700 et 4400 mètres d’altitude ! Les effets de l’altitude ne se font pas sentir car nous sommes montés très lentement à de telles altitudes. Il n’empêche que les journées sont pénibles et très difficiles physiquement. Et en plus nos copains ne sont plus avec nous pour nous motiver…
Arrivés à Potosi, il a fallu se rendre à l’évidence : le furoncle d’Olivier devenait gros, violet et moche, il fallait consulter un médecin. Sur les conseils de notre logeuse, nous nous sommes rendus dans une nouvelle clinique où la consultation auprès d’un médecin généraliste coûtait 5 fois plus chère qu’à l’hôpital public. Mais cela n’a pas été un gage de qualité puisqu’Olivier est sorti aggacé, ayant l’impression de s’être fait charcuté pour le seul plaisir du médecin. Vous pouvez retrouver le récit complet de cet épisode dans l’article « Rencontre du 3ème type » du carnet sur la Bolivie.
Avec les antibiotiques et les poches de pus que le médecin avaient envelées, le furoncle est devenu peu à peu une plaie ouverte saine que je nettoyais chaque jour. Puis il a fini par se résorber après 10 jours de convalescence. Nous avons profité de cette pause pour reposer nos muscles et pour partir en bus visiter la ville de Sucre à 200 Km. Nous avons même assisté à la fête annuelle de Potosi.
En passant la frontière bolivienne, nous passons aussi la barre des 2000 km. Si les 1000 premiers kilomètres au milieu de la Pampa ont été monotones, les 1000 suivants ont été superbes. Les Andes, le soleil, les lamas et … les cactus. Une crevaison, une seule en 2000 km. En 12000 km en fait. Première crevaison du voyage dans la cordillère à cause de l’aiguille géante d’un cactus. Nos pneus n’en demeurent pas moins remarquables. Merci Michelin !
Entre février 2009 et octobre 2011, Claudine ARNAUD et Olivier BOROT ont mis de côté leurs situations professionnelles pour vivre une parenthèse sur les routes du monde. Près de 15000 Km à vélo sur 4 continents. 20 pays traversés et des étapes inoubliables avec les caravaniers de l’Azalaï au Mali, les tribus de Tanzanie ou les éleveurs de rennes de Sibérie. Ils racontent aujourd’hui leurs aventures dans un recueil de carnets de voyages et dans leurs films qu’ils projettent en conférences partout en France.